Nous nous sommes réuni/es à Beijing pour collaborer et unir nos efforts en faveur du changement social
Pour la toute première fois en 1995, Kathie Bolognese a fait le déplacement à Beijing, berceau de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, pour assister, en tant que membre d’une délégation de professionnelles et professionnels, à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Elle est aujourd’hui spécialiste en stratégie de communication au niveau international, et elle siège actuellement au Conseil d’administration de la section « New-York métropolitain » du Comité national d’ONU Femmes États-Unis, une ONG indépendante qui soutient la mission d’ONU Femmes pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.Date:
Je me souviens parfaitement de l’attention portée par le monde entier à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing, et de l’enthousiasme des 30 000 participantes et participants, responsables politiques et représentante et représentants des médias qui se sont réuni/es pour partager leurs expériences et mettre en avant les questions critiques qui empêchent les femmes d’avancer.

Les médias sociaux n’existant pas encore en 1995, et les ONG qui assistaient à la conférence parallèle à Huairou, en périphérie de Beijing, bravaient la pluie et la boue pour rencontrer leurs homologues étrangers, collaborer et unir leurs efforts. Dans le même temps, à la Conférence officielle tenue à Beijing, Hillary Rodham Clinton, qui était alors la Première dame des États-Unis, prononçait son célèbre discours, dans lequel elle déclarait : « Si un message de cette conférence résonne, alors c’est bien celui-ci : les Droits de l’homme sont les Droits de la femme, et les Droits de la femme sont des Droits de l’homme ».
J’ignorais alors que bien d’autres voyages en Chine et bien d’autres forums de l’ONU allaient suivre et que les engagements pris dans le cadre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, chèrement acquis, resteraient non honorés [à ce jour]. En effet, malgré une prise de conscience accrue, la mise sur pied de cadres de politique et la prise d’actions visant à faire avancer les droits des femmes, et bien que les Nations Unies aient franchi une étape historique visant à accélérer les progrès en créant ONU Femmes, les gouvernements ont largement failli au mandat de mise en œuvre de la Déclaration de Beijing qui leur a été confié. Les problèmes liés à la pauvreté, au partage des prérogatives, à l’accès à l’éducation et aux services de santé, à la violence et aux droits humains continuent de toucher de manière disproportionnée les femmes et les filles. Ces problèmes persistent malgré les études qui mettent en exergue les bénéfices sociaux et financiers que peuvent tirer les communautés et les pays qui investissent en faveur des femmes et qui les soutiennent.
Jusqu’à aujourd’hui, rien n’est venu supplanter l’ambition qu’a exprimée la Déclaration de Beijing. Les prochains réexamens de Beijing+20, de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, des objectifs du Millénaire pour le développement, ainsi que l’élaboration des Objectifs du développement durable, sont autant d’occasions qu’il est possible d’utiliser pour amener des changements. La mobilisation politique et sociale, ainsi que la constitution d’une coalition sont nécessaires pour attirer l’attention des politiques sur les efforts insuffisants déployés par les États en vue d’honorer les promesses de la Déclaration de Beijing. Les domaines cruciaux de préoccupation qui ont été mis en exergue ne sont pas seulement des problèmes auxquels sont confrontées les femmes, mais ils constituent aussi des problèmes de société. Et cela signifie que les hommes, les femmes, les jeunes, le secteur public et le secteur privé doivent tous contribuer à leur solution et agir ensemble pour favoriser l’avènement d’une société réellement égalitaire entre les deux sexes.