Imaginez le jour où la Déclaration de Beijing n’aura plus de raison d’être...
Nive Sharat Chandran, 23 ans, originaire de Nouvelle-Zélande, Vice-Présidente et membre du Conseil d’administration de la YWCA à Auckland.Date:
La Nouvelle-Zélande détient l’un des plus haut taux de violence conjugale des pays membres de l’OCDE.

À poste égal, les femmes y gagnent en moyenne 13 pour cent de moins que leurs homologues masculins. Les femmes y sont encore jugées par leur façon de s’habiller et de se comporter. En outre, la « culture du viol » demeure prédominante en Nouvelle-Zélande. Encore récemment, en 2013, des jeunes filles mineures, sous l’emprise de l’alcool, ont été victimes d’un viol collectif commis par plusieurs jeunes gens. De plus, le mariage forcé de mineures sévit toujours dans ce pays.
Alors que la Nouvelle-Zélande fut le premier pays à octroyer le droit de vote aux femmes en 1893, son parlement ne compte aujourd’hui que 39 femmes. Les femmes y représentent seulement un tiers des membres du Parlement!
2015 est l’année d’expiration des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) établis en 2000, et elle marquera le 20e anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing.
Lorsque le Programme d’action de Beijing a été adopté, en 1995, j’avais quatre ans et je vivais à Chennai, en Inde. J’ai ensuite émigré à Aotearoa, en Nouvelle-Zélande, où j’ai grandi ces 20 derni ères années. En tant que jeune femme issue d’une minorité ethnique qui a grandi dans un pays développé, j’ai réalisé l’importance de la Déclaration de Beijing.
Je ne veux pas que la violence conjugale soit la honte nationale de notre pays.
Je ne veux pas que l’une de mes amies soit un jour victime de viol en réunion.
Je ne veux pas être payée 13 pour cent de moins qu’un collègue masculin à poste égal.
Je veux que le Parlement de mon pays, la Nouvelle-Zélande, soit représentatif de la population.
Je ne veux évidemment pas qu’une jeune femme comme moi soit mariée de force.
Le jour où les femmes, les jeunes femmes et les filles vivront dans un monde sans violence ; bénéficieront des mêmes opportunités économiques que leurs homologues masculins ; pourront accéder, sur un pied d’égalité avec les hommes, aux organes décisionnels des nations ; et le jour où elles pourront vivre dans un monde où elles jouiront pleinement de leurs droits et de leur santé sexuelle et reproductive, sans discrimination d’aucune sorte, ce jour là, la Déclaration et le Programme d’action de Beijing n’auront plus de raison d’être.